Les manches se rallongent et les journées rétrécissent, la belle saison est derrière nous et laisse place à l’authenticité de l’Automne. Une période pas nécessairement facile à aborder et pourtant, elle regorge d’opportunités et de ressources. Non, l’automne ce n’est pas « chiant comme la pluie » (même si s’équiper en bottes peut s’avérer utile pour partir en quête de champignons).
Octobre nous ramène face aux éléments, en ce sens nous sommes également confrontés à nous même … Nous même ? Qui exactement ? Vaste sujet …
Un moment idéal pour respirer
Ce qui est certain, c’est que nous sommes des êtres qui respirent. Avant de répondre à de grandes questions existentielles, nous pouvons commencer par s’écouter respirer, s’écouter vivre !
Prendre une grande inspiration quand les températures baissent ou face au vent a une saveur bien plus prononcée que sous le soleil de printemps ou la chaleur de l ‘été. L’air est frais, c’est alors que l’expression « prendre l’air » révèle tout son sens. On peut ressentir davantage l’oxygène qui nous pénètre et nous régénère à chaque instant .
Faire de la place
Le yoga nous invite souvent à imiter dame nature dans toute son harmonie. Ce qui saute aux yeux en cette période c’est le changement de robe des arbres. Les feuilles vertes laissent place à un dégradé de jaune-orangé aussi flamboyant qu’éphémère pour finalement s’abandonner au sol et nourrir la Terre. Les changements qui surviennent dans nos vies sont merveilleusement symbolisés par l’arbre et sa docilité face aux saisons. Imitons l’arbre et profitons de cette période d’automne pour nous débarrasser de ce qui encombre inutilement (mauvaises habitudes, schémas de vie obsolètes, biens matériels, et même … feuilles !) Cela permettra la mise en place d’une nouvelle esquisse de vie pour se préparer sereinement à la saison froide, et, à plus long terme, à la renaissance printanière.
En yoga la posture de l’arbre (ou vrikshâsana en sanskrit) fortifie la musculature des jambes. Elle renforce aussi notre enracinement au niveau des pieds (nos pieds qui sont par ailleurs la base même de la position debout qui caractérise l’espèce humaine). Lors de la chute du feuillage les végétaux développent davantage leurs racines. Ils seront ainsi plus robustes l’année suivante. A l’automne l’énergie redescend dans les racines. Parfois ce qui importe le plus est invisible à nos yeux. Les pieds vont ainsi progressivement disparaître du champ visuel pour se dissimuler sous ces fameuses bottes si pratiques pour les balades en forêts (et la cueillette des champignons). Nos pieds, nos racines, notre ancrage. Cette posture de l’arbre stimule également le sens de l’équilibre et améliore la perception du corps (suis-je plus ou moins à l’aise en fonction d’un côté où de l’autre ).
Ce n’est pas tout ! La posture de l’arbre développe et stabilise la concentration. Pour garder l’équilibre, maintenir le regard sur un point fixe (aussi nommé drishti en yoga) sera d’une grande aide. Cet âsana améliore progressivement la circulation de l’énergie dans le corps (meilleur équilibre entre le corps et l’esprit).
Simplement magique n’est-ce pas ?
Ralentir
Facile à dire dans un rythme parfois effréné et plus souvent subi que choisi …
La nature prépare sa pause annuelle, on parle d’ailleurs explicitement de « phase de sommeil » chez les végétaux. Les sensations de chaleur et de lumière provoquées par le soleil se font plus rares, donc plus précieuses … Même s’il est impossible de modifier les horaires imposés, il est tout à fait possible en revanche d’être plus attentif à la rareté des choses. Prenez alors une à deux minutes pour ressentir pleinement la puissance du vent sur votre peau, la force de la pluie et sa capacité à rendre certaines choses possibles ou impossibles. Appréciez le sourire de vos proches, prenez le temps de déguster les récoltes estivales et faites place à l’introspection caractéristique de cette période. On dit souvent que nous « gagnons » une heure lors du passage à l’heure d’hiver.
Quelle belle opportunité pour vous offrir le temps d’observer à l’intérieur de vous même, et, pourquoi pas, de pratiquer le yoga un peu plus souvent.